Samedi 6 mars
On me rapporte que les étudiants de l’Institut d’études politiques de Paris ont de moins en moins de complicité avec l’histoire et la littérature. Je ne suis pas à même de le vérifier, m’étant éloigné des amphithéâtres et des salles de cours de Sciences-po depuis plus d’un lustre. Mais je lisais hier dans Le Monde un entretien, qui n’était pas loin de ce sujet, entre Josyane Savigneau et l’ancien ministre Hervé Gaymard. La journaliste pose cette question : « Comment expliquez-vous que le personnel politique français soit de moins en moins cultivé, et se contente de lire des rapports d’experts plutôt que des livres ? «
Réponse : « Certains sont sûrement cultivés et le cachent, parce que l’époque le demande. Mais il est vrai que, par rapport à la République des professeurs, des normaliens et des avocats, la République des technocrates prédispose moins à la culture classique. En ayant fait l’expérience, je sais que l’ENA émascule le style et la sensibilité et qu’il faut s’efforcer de lutter contre cela. »
Pour ma part, je suggérerai à M. Richard Descoings, l’actuel directeur de Sciences-po, qui a contribué à la suppression de l’histoire dans le futur programme de la Terminale S, de méditer cet aphorisme du général de Gaulle : « La véritable école du Commandement est la culture générale. »
Hélas , hélas , hélas ! Il y a belle lurette que l'école du commandement n'est plus la culture générale ! On en vient à regretter la République des technocrates,car le nivellement par le bas ,au nom de la diversité sociale et de la lutte contre l'échec scolaire ,conduit tout droit à la République des autodidactes , plébiscités par des masses de plus en plus dépourvues d'esprit critique,qui se rassurent en se retrouvant en eux.La trivialité des programmes des partis ne serait-elle pas le résultat du déclin des humanités?
Rédigé par : Blanc | lundi 08 mars 2010 à 09:10