Vendredi 15 janvier
Dans la Présentation de la France à ses enfants, perlée de poésie, teintée d’ironie, bourrée de références aux écrivains, aux artistes, aux villes et aux paysages, aux grands hommes et aux hommes ordinaires qui ont fait la France, François-George Maugarlone écrit :
« Mon général, sans remonter à Vercingétorix et aux Eduens, laissez-moi dire qu’à la notion d’identité nationale je préfère celle de polémique française. Après tout, le déchirement est un mode d’existence qui convient à la famille. »
De fait, si nous cherchons quels ont été les moments d’union nationale depuis la Révolution qui en avait le projet, nous devons en rabattre. Je ne vois guère qu’une année au cours de laquelle le miracle s’est produit — et c’est malheureusement la guerre qui en fut l’origine : 1914, la formation de l’Union sacrée. Lorsque, dans l’entre-deux-guerres, on assista à la formation de gouvernements dits d’ « union nationale », ce n’était qu’une union-croupion, l’alliance des radicaux et d’une partie de la droite. Quand le général de Gaulle mit à la mode le mot de « rassemblement » qu’il voulait opposer aux partis « qui divisent », il connut un échec, même si sa Constitution de 1958 fut ratifiée par 80% des électeurs : le Parti communiste, qui comptait à cette époque, s’y opposa radicalement.
Si « union nationale » a un sens, c’est ailleurs que dans l’histoire « événementielle » qu’il faut le chercher, et le livre de François George nous le suggère à tous les chapitres. Il existe une France géographique, artistique, littéraire, gastronomique, qu’on peut savourer et admirer ensemble plus facilement que d’adhérer à un programme politique commun.
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