Mardi 16 mars
Les résultats du premier tour des élections régionales n’ont pas offert de grandes surprises : les sondages nous y avaient préparés. Le dernier que j’ai lu date du vendredi 12 mars (Le Monde daté du 13) : le Parti socialiste était donné vainqueur avec 30 %. Le résultat réel de dimanche a été de 29,5 %. Un peu surévaluées, les prévisions pour l’UMP (29 au lieu de 26,3) et d’Europe Écologie ((14 au lieu de 12,5). Sous-estimés en revanche avaient été les chiffres du Front national (8,5 contre 11,6 en réalité) et ceux de l’abstention (« Un peu plus de la moitié des Français déclarent vouloir aller voter »). Malgré ces nuances, ces sondages ont tué le suspens.
Citoyen d’une petite commune de Gironde, je compare les chiffres de mon village aux moyennes nationales. Comme dans l’ensemble de l’Aquitaine, la liste PS d’Alain Rousset arrive largement en tête, mais de manière plus prononcée : 45,5 % des suffrages devant l’UMP à 17 % (respectivement pour l’Aquitaine 37,6 et 22). Aucune des autres listes ne dépasse ici les 8 % d’Europe Écologie, résultat lui-même inférieur à la moyenne et de la région (9,75) et de la France entière (12,5). Mon village, ni vert ni rouge, est bien dans la tradition rose de la géographie électorale du Sud-Ouest, jadis radical-socialiste, aujourd’hui PS.
Deux questions demeurent. La première a trait à l’abstention record, que l’on ne peut expliquer par la seule nature de l’élection régionale, puisque les consultations régionales précédentes n’avaient jamais été délaissées à ce point. Faut-il en conclure au scepticisme généralisé de nos concitoyens quant à la politique ? Comme s’il n’y avait plus désormais qu’une seule élection qui les intéresse, la présidentielle ?
L’autre question est de savoir ce que le Parti socialiste va faire de sa victoire. Saura-t-il garder les rangs serrés d’ici 2012 ? Les futures primaires ne vont-elles pas réveiller les appétits et du même coup les divisions ? Le PS saura-t-il, pourra-t-il offrir aux électeurs un projet crédible, tenant compte du gouffre de la dette publique ? Si Europe Écologie est désormais son allié le plus nécessaire, les programmes des socialistes et des écolos peuvent-ils s’accorder ? Il faudra aux uns et aux autres le sens du compromis. Il est vrai que c’est le propre de la vie politique.
PS. Plusieurs lecteurs attentifs me signalent un lapsus dans ma note concernant Mme de Staël en 1814 : j'ai écrit Louis XVI pour Louis XVIII. Je les en remercie : on ne se relie jamais assez.
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