Samedi 20 février
Ce n’est pas le moindre plaisir des rédacteurs du Courrier international que de nous servir assez régulièrement les vacheries de la presse étrangère sur le compte des Français. Dans le n° 1007, nous avons droit à une volée de bois vert sur les Parisiens, sous-titre : « Quelques raisons de les détester ».
Quels sont les principaux griefs à noter ?
1. Les noctambules doivent fuir un Paris de moins en moins « by night » : les boîtes de nuit ferment les unes après les autres, car le voisinage complètement embourgeoisé porte plainte pour « tapage ». Conclusion du propriétaire du Zéro Zéro : « Paris, ce n’est plus la Ville lumière. Elle se couche à 23 heures. » (New-York Times)
2. Nabila Ramdani est en tous points d’accord : c’est à Londres qu’il faut aller si l’on veut faire la fête. Mais la journaliste londonienne croit comprendre pourquoi Londres est la « capitale européenne du fun » : c’est à cause de l’ennui londonien, « un sentiment d’abattement, voire de dépression, plus susceptible de se manifester en période d’inactivité. » (Evening Standard) .
3. Les Parisiens de tous âges sont des obsédés sexuels. À Paris, il n’est pas rare de voir des hommes se masturber dans les jardins publics. (The Daily Telegraph)
4. Le lancement du Vélib’ est une catastrophe : montures volées, vandalisées, cyclistes méprisant le code de la route, montant sur les trottoirs, ignorant les feux rouges, etc. (Time)
5. Les garçons de café sont d’une grossièreté légendaire, portant l’impolitesse « à des niveaux inégalés ». (The Guardian, confirmé par The Independent).
6. Trop de clochards et trop de détritus. (Dilema Veche, Bucarest).
7. Une ville trop chère, où avec 90 euros on ne peut s’offrir que deux gin-tonics et un croque-monsieur ! (New Statesman).
8. La haute couture fout le camp ! « Sur les cent six maisons de haute couture existant en 1946, il en reste moins de dix aujourd’hui. » (ABC, Madrid).
On doit à la vérité de signaler tout de même qu’on peut encore dans ces buissons d’épines cueillir quelques fleurs. En voici une à titre de consolation, offerte par le chroniqueur littéraire Nicholas Lezard, qui, après s’être plaint du coût de la vie dans la capitale française, achève ainsi son article par une comparaison avec Londres : « Tout est mieux à Paris : l’ambiance, la nourriture, le sexe, la lumière, flâner le long des rues main dans la main. On pense même mieux à Paris. J’ai perdu le compte du nombre de librairies sur lesquelles je suis tombé. On a même parfois l’impression qu’il y a plus de librairies anglophones à Paris qu’à Londres. » (New Statesman) Ouf !
Mais enfin, ces Anglais, ces Américains, ces Roumains, ces Espagnols qui voyagent ne pourraient-ils pas nous parler un peu plus de Marseille, Bordeaux, Lyon, Lille, Toulouse, et de toutes ces autres villes, grandes, moyennes, petites qu’ils ignorent ? Vu du village où j’habite présentement, ce parisianisme, fût-il un anti-parisianisme, paraît exorbitant. Nous n’en sommes plus au « Paris et le désert français » : l’ouvrage de François Gravier date de 1947. Sans doute faudrait-il en informer aussi Courrier international ?
"Pour la troisième année consécutive, les Français conservent leur titre. Pas de quoi pavoiser pour autant, puisqu’ils ont une fois de plus été désignés «pires touristes au monde» par une étude internationale réalisée par TNS Infratest pour Expedia auprès des hôteliers.
Principaux défauts ? Les Français sont râleurs, pingres et impolis. Et comme si cela ne suffisait pas, toujours selon cette étude, ils ne font aucun effort pour parler les langues étrangères. Les professionnels interrogés dans le cadre de l'étude soulèvent les difficultés pour les touristes français à s'exprimer en anglais et leur habitude à insérer ici et là des mots en français dans l'espoir de se faire comprendre. Les Français n’auraient pas non plus l’habitude de laisser des pourboires mais n’hésiteraient pas à se plaindre pour un oui ou pour un non. Et pour apporter une dernière touche au portrait de ce détestable touriste, les hôteliers interrogés affirment que «la courtoisie à la française a vécu, et que les Français n’ont plus aucun savoir-vivre»… Maigre consolation, les touristes français se classent en tête du palmarès en ce qui concerne la discrétion."
Aucun savoir-vivre....
Un des nouveaux traits de notre identité nationale,les touristes français n'étant pas tous des parisiens...
Rédigé par : eric luce | lundi 22 février 2010 à 11:48