Mercredi 23 décembre
Cherchant à définir la France, nous sommes défiés par un double impératif, celui du patrimoine à sauvegarder et celui d’un avenir commun à bâtir. L’obsession du patrimoine sécrète le risque d’enfermer le pays dans son passé, de figer son histoire en images d’Épinal. Ne considérer, à l’inverse, que l’état présent des choses et les potentialités de demain risque de faire fi des continuités qui, dans la longue durée, ont cimenté un esprit collectif.
En amont, un stock de références — sombres heures et jours bénis — personnifie le groupe national : la culture y préside. En aval, un point de fuite s’impose faute duquel la communauté politique est menacée de n’être plus qu’une collection d’individus livrés au hasard. Le futur est indissociable du passé — ce que certains Constituants de 1789 ne voulaient admettre en rêvant de redessiner la France sur une page blanche, tandis que les Émigrés de Coblence, pétrifiés dans la nostalgie, n’avaient rien appris parce qu’ils n’avaient rien su oublier.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.