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françoise Laurent

Juste un mot avant même d'avoir pris connaissance du rapport de l'Institut Montaigne sur l'identité nationale. En septembre 2008, le rapport "Comment rendre la prison enfin utile" affichait déjà un souci rare de prendre un problème difficile par le bon bout de la raison et de l'humanité, c'est à dire en réfléchissant en amont, et en essayant de prendre en compte le point de vue de "l'autre", de chercher les moyens d'une véritable amélioration , quand il est si facile de jeter de l'huile sur le feu...Si le rapport sur l'identité nationale est de la même veine, ce qui paraît probable, un peu d'espoir pourrait renaître?

Grand merci à Michel Winock pour "la perle retrouvée". Bien contrôlée, l'histoire-fiction pourrait être d'un grand intérêt pédagogique?

dominique ottavi

Bonsoir M. Winock,

Ce que vous dites est juste, et la citation de G.Kelman fort intéressante. Néanmoins, j'aimerais savoir qui est ce "on" qui renvoie sans cesse les enfants d'immigrés à leurs origines. Pour ma part, je n'ai jamais "renvoyé" personne à quelque origine que ce soit, ni dans ma pratique professionnelle d'enseignant, ni dans mes relations privées. Ce sont au contraire mes élèves qui, spontanément, se définissent comme "Tunisiens", "Marocains" ou "Algériens", alors qu'ils ont tous, ou presque, la nationalité française; ce sont eux qui se "renvoient" d'eux-mêmes à une origine que, pour ma part, je ne relève jamais.
Par ailleurs, je ne crois pas que la France fasse moins pour les descendants d'immigrés d'aujourd'hui que pour ceux d'hier. Il me semble que c'est même plutôt le contraire. Quelles étaient les aides sociales dans les années 20?
Quant aux insultes, il me semble que les "macaronis", "espingouins" et autres "youpins" pourraient en raconter de belles, eux aussi; cela les a-t-il empêché de prendre leur place en France, et de se sentir français?

M.Winock

Le témoignage de Gaston Kelman n'est pas unique en son genre. "On" n'est pas vous, et je ne crois pas que ces témoins qui s'expriment dans la brochure de l'Institut Montaigne, "Qu'est-ce qu'être français?" visent les enseignants. "On" c'est Monsieur Toutemonde. Pour approfondir la question, il serait intéressant que vous demandiez à vos élèves pourquoi ils ne se déclarent pas "français" quand ils le sont.

Isabelle

Bonsoir et merci de donner du sens à ce débat. Née en 1970, éduquée dans une optique européenne, grandissant en région toulousaine où "ceux de Paris" étaient regardés de haut, je me sens d'abord européenne avant que d'être française. Par ailleurs, la France s'est construite sur ses provinces : avant les blagues sur les Polaks et les Macaronis, il y avait celles sur les Bretons et les Auvergnats. Ce n'est que progressivement que tout ce monde-là est devenu français, en perdant sa langue d'origine, par exemple.

m.winock

Oui, mais pour le moment il n'existe ni Europe politique ni nation européenne. D'autre part, il faut admettre pour chacun la pluralité des appartenances. Je pense seulement qu'une hiérarchie doit exister entre elles : entre l'individu et l'univers, la nation reste encore le médium le plus nécessaire. En attendant la suite de l'Histoire...

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Michel Winock Michel Winock, professeur émérite à Sciences-po, cofondateur de la revue L'Histoire en 1978, est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, parmi lesquels Le Siècle des intellectuels (Points-Histoire), Parlez-moi de la France (Plon), Jeanne et les siens (Seuil), Clemenceau (Perrin) et le dernier en date : Le XXe siècle idéologique et politique (Tempus/Perrin). 

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