En 1706, en pleine guerre de Succession d'Espagne, le duc de Vendôme, qui commande les troupes françaises en Italie, reçoit du roi la permission de se rendre à la Cour pour quelques jours. Saint-Simon relate le succès qu'il rencontre : "Vendôme arriva droit à Marly, où nous étions, le 12 février. Ce fut une rumeur éprouvantable : les galopins, les porteurs de chaise, tous les valets de la Cour quittèrent tout pour environner sa chaise de poste". Qui sont donc ces galopins ? Dans son Dictionnaire, paru en 1690, Furetière précise le sens qu'avait le mot au XVIIe siècle : "Subst.masc., petit marmiton qui sert dans les maisons des princes à tourner la broche et autres menus services de la cuisine". Cette définition est confirmée, entre autres, dans l'énumération du nombreux personnet qui compose, à l'époque, la Bouche du roi : "...quatre pâtissiers, trois galopins ou gaçons de cuisine, quatre porte-vaisselle,..." . Mais dès le siècle suivant, le sens du mot évolue. En effet, dans les années 1860, après avoir rappelé, presque mot pour mot, la définition de Furetière, Littré ajoute : "Populairement et par mépris, petit polisson, petit garçon quelconque". Et dans les années 1970, Robert confirme ces deux sens successifs : " 1 - Jeune garçon chargé des commissions, gamin employé aux cuisines. 2 - (1750) Famil., gamin qui court les rues; par extension, enfant espiègle, effronté". C'est ainsi qu'en trois siècles le galopin a glissé de la cuisine à la rue.
Galopin signifie garnement.
Rédigé par : Saint-Just | 16 avril 2008 à 13:43