Le calendrier était pourtant bien établi : le 27 janvier dernier, Journée de la mémoire de l’Holocauste, le gouvernement italien dirigé par Romano Prodi devait présenter une loi faisant de la négation de la Shoah un délit.
Mais c’était sans compter sur la réaction qu’allait provoquer cette proposition de loi chez les historiens italiens qui dénoncent le risque d’établir « une vérité historique d’État ».
Au total, 150 d’entre eux ont répondu présent à l’appel du professeur Marcello Flores de l’université de Sienne. Ils ont signé et publié un manifeste intitulé Contre le négationnisme, pour la liberté des recherches historiques qui n’est pas sans rappeler l’initiative des historiens français avec le texte Liberté pour l'Histoire.
Au bout du compte, la position des historiens italiens a fait reculer le projet de loi : une victoire dont ne peuvent hélas pas se vanter les historiens français.
Michel Winock